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10/10/2017

Evangile et consumérisme : témoignage d'un lecteur de 'Laudato Si' au festival Alternatiba

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Message d'un auditeur à Radio Notre-Dame : "Je reçois ce témoignage d'un ami ayant donné une conférence lors du festival Alternatiba sur le sujet : 'l'Evangile est-il compatible avec la société de consommation ?'. J'ai pensé que cela peut intéresser PP qui participe à des émissions sur les ondes de RND" :


 

Un chrétien à Alternatiba

Témoignage de Bruno Lepetit, invité à parler à Alternatiba en tant que simple chrétien sur le thème : “L'Evangile est-il compatible avec la société de consommation ?

 

<<  Alternatiba est un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale. Il organise dans toute la France des villages des alternatives : comment habiter autrement, se déplacer autrement, manger autrement… et fondamentalement penser autrement pour mieux respecter notre planète et nos prochains, en particulier ceux des générations futures. Stands, conférences et débats multiples sur ces sujets furent au programme du village Alternatiba qui recouvrit la prairie des filtres de Toulouse, les 23 et 24 septembre derniers. Au final, c’est 35 000 participants qui s’y seront rendus, sous un soleil joyeux !

Un membre de l’organisation me contacte : il recherche un chrétien qui pourrait dialoguer dans ce cadre avec un musulman et évoquer la société de consommation à la lumière de la pensée religieuse. J’accepte avec plaisir. J’y vois une occasion d’aller vers les « périphéries », comme dit le pape François. Je sais que la périphérie-Alternatiba est habitée par de belles âmes : car religieux ou non, ses habitants sont des spirituels. Ce qui guide leurs choix de vies, ce n’est pas d’abord leurs intérêts personnels, mais la recherche d’un bien commun qui les dépasse. Je sais déjà que le dialogue sera facile.

Dimanche 24, 16h : c’est l’heure du dialogue. Je m’attendais à un public clairsemé, la tente du débat est en fait remplie d’une assistance compacte, mais très diverse : le contraste des apparences entre auditeurs reflète la diversité de leurs origines socio-culturelles. Yamine Makri, de l’Union Française des consommateurs musulmans, lance le débat. Il rappelle aux croyants leur devoir de respecter un monde issu des mains de Dieu. Il dénonce une société de consommation organisée pour transformer les créatures de Dieu, y compris les hommes, en marchandises.

Vient mon tour. J’exprime d’abord mon approbation de la quasi-totalité des propos de Yamine. Je propose ensuite aux auditeurs quelques passages tirés de la Bible. D’abord les trois tentations de Jésus au désert (Mt 4, 1-11), celles des biens matériels, de la gloire, du pouvoir : autant de choses que notre monde nous incite à convoiter si l’on veut « réussir » sa vie, autant de choses auxquelles le Christ renonce et qu’il nous appelle à rejeter, pour adorer Dieu et se nourrir de sa Parole. Puis vient la parabole du riche insensé (Lc 12, 13-20) qui veut agrandir ses greniers pour se reposer, manger et boire, alors qu’il aurait mieux fait de s’occuper de l’essentiel car, comme tous, il mourra bientôt. Enfin l’injonction de Lc 16, 13 : « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. » Conclusion : non, l’Evangile n’est vraiment pas compatible avec la société de consommation !

Nous passons alors à Laudato Si, l’encyclique du pape François sur « la sauvegarde de la maison commune » publiée en 2015 dans la perspective de la COP21. Paragraphe 222 : « La spiritualité chrétienne propose une autre manière de comprendre la qualité de vie, et encourage un style de vie prophétique et contemplatif… Il s’agit de la conviction que “moins est plus” ».

Non vraiment, le style de vie chrétien, s’il est enraciné dans la Parole de Dieu et l’enseignement du magistère, n’est pas compatible avec la société de consommation !

Je suis impressionné par le respect et l’attention avec lesquels ces textes sont reçus. Manifestement, le public approuve ces idées. Me revient en mémoire cet autre passage de Laudato Si (paragraphe 217) : « nous devons aussi reconnaître que certains chrétiens, engagés et qui prient, ont l’habitude de se moquer des préoccupations pour l’environnement, avec l’excuse du réalisme et du pragmatisme. D’autres sont passifs, ils ne se décident pas à changer leurs habitudes et ils deviennent incohérents. Ils ont donc besoin d’une conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure ».

Aujourd’hui, le centre de l’Eglise ne devrait-il pas pour cela se laisser évangéliser par sa périphérie ?  >>



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Commentaires

> Le public de Radio Notre-Dame représente toutes les sensibilités catholiques, et l'enseignement du pape François y est visiblement bien reçu !
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Écrit par : PP / | 10/10/2017

LE PAPE

> Pas grand lien, mais fort intéressant. https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/A-Bologne-la-lecon-sociale-du-pape-Francois-2017-10-01-1200881096
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Écrit par : ND / | 12/10/2017

TAURAN

> Le grand paradoxe » d’aujourd’hui c’est que « si Dieu est de retour sur la scène des sociétés occidentales … c’est grâce aux musulmans »."
Je me permets d'attirer votre attention sur cet excellent article du cardinal Tauran sur le dialogue interreligieux dans l'Osservatore Romano. https://fr.zenit.org/articles/dialogue-interreligieux-tous-les-chercheurs-de-dieu-ont-la-meme-dignite-par-le-card-tauran/
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Écrit par : isabelle / | 16/10/2017

Les commentaires sont fermés.